Édito d'avril 2012 [ Précédent | Textes | Suivant ]

Les blandices du progrès, …

Il y a quelques semaines je me trouvai fort dépourvu quand, sans prévenir, mon appareil afficha qu'il était en mode bracketing ! C'était en extérieur et loin de mes bases.

Quelques rapides manipulations, évidentes, me démontrèrent que je pouvais facilement changer les IL et, aussi facilement, changer le nombre de vues. Quelques autres manipulations, plus chaotiques, me permirent de changer l'ordre de prise de vue, la vue correctement exposée d'abord ou à la fin, ou encore au milieu. Parfait ! J'avais en effet dans les mains un joyau de la technique mis sur le marché il y a trois ans, acheté il y a un peu plus d'un an sous la pression filiale, et quoique maintenant périmé, en effet son successeur vient de sortir le mois dernier, capable de photos tout à fait normales. Je pensais m'en dépêtrer rapidement.

Mais nulle pression de bouton ou de trackpad ne me mit sur la voie de la manière de retourner au mode habituel de prise de vue ! Aucun article des menus ne traitait du sujet ! Je me retrouvai contraint de tripler bêtement chacune des prises de vue. Même si le numérique ne coûte rien, c'était très agaçant.

De retour chez moi, tard dans la nuit, je pris quelques temps pour savoir quelles circonstances ou quels boutons avaient conduit à ce fichu bracketing. La notice est bien faite : j'appris en moins de deux minutes que l'appareil photo propose trois types de bracketing : bracketing de l'exposition (p. 130), bracketing du flash (p. 131) et bracketing de la balance des blancs et qu'il existe aussi un bracketing personnalisé (p. 315). Voir aussi pp. 320, 324, 325, 292, 317, 128, 196, 143 et puis aussi p. 102. La notice est bien faite : rapidement je découvris que j'avais, par inadvertance, appuyé sur le bouton No 4 Commande Fn (pp. 131, 135, 139, 320).

En un instant je retrouvais mes conditions habituelles, celles que j'utilise depuis mon premier Brownie Flash qui proposait déjà l'option tout automatique. Je respirai, la notice est, décidément, vraiment bien faite !

En rangeant ce pavé de 450 pages et de plus de 300 g, je remarquai la notice de mon vieux Rolleiflex, qui date de 1954. Par curiosité j'y jetai un œil, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas fait. Cela commence par un titre à la Jérome K. Jérome : « Résumé sur deux pages donnant un rapide aperçu de la pratique du Rollei pour vous épargner des recherches fastidieuses. Vous pouvez ainsi procéder aussitôt aux premières prises de vue ». Les détails sur l'anatomie et le fonctionnement de l'appareil suivent jusqu'à la page 34, puis la suite, jusqu'à la page 55 consiste en conseils pour la prise de vue : au flash, pour les paysages, portraits, enfants, animaux, sur le vif, sports, théâtre et music-hall, nuit, reproductions, surfaces réfléchissantes, plantes, photographie en couleurs, profondeur de champ, durée d'obturation et exposition.

Je suis allé me coucher en ne sachant plus si les 450 pages de descriptions de boutons valaient plus pour la photo que les 21 pages de conseils pour faire des images.

Daniel Collobert
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